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BLM FRANCE
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12 janvier 2009

Le prophète : prédication du pasteur Luc Serrano (Mâcon, 11/01/09)

Lectures Bibliques.

1. 1 Samuel 3, 1-19.
2. Jonas 1, 1-3.
3. Jérémie 1, 1-10.

Le prophète c'est un porte parole. Non pas tant celui qui prédit que celui qui parle à la place de Dieu. Il explique comment Dieu va faire des choses… « toutes choses nouvelles ! » Samuel est le premier des prophètes.
Dieu lui parle. Même s'il n’est encore qu’un enfant. La Parole est rare et Dieu l'appelle. Et lui, il répond présent. C'est ici le plus important : être là quand Dieu nous appelle. Parfois Dieu parle dans nos rêves, comme pour Joseph, ou envoie un de ses Messagers, un Ange, comme à Marie… Ce sont là des Epiphanies, des manifestations de l’Esprit de Dieu. Il peut aussi venir habiter nos pensées, quand on prie ou lit la Bible. L'important c'est de lui dire : « Parle, ton serviteur écoute » ou « Je suis ton humble serviteur, qu’il soit fait selon ta Parole ! » … même si on passe ensuite pour un fou, comme Samuel, pour un « illuminé », qui ne laissera tomber à terre aucune paroles de l’Eternel.
Ensuite il y a Jonas.
Il est un prophète « malgré lui », qui ne veut pas évangéliser. Quand Dieu l'appelle il part en courant. Il s'embarque dans un bateau loin de la face de l'Eternel. Il n'y a pas plus mauvais exemple que Jonas. Mais parfois nous aussi nous partons en courant. Car on n'a pas envie d'évangéliser voire même d’avouer que nous sommes chrétien… et en plus pratiquant ! Faut-il que Dieu nous envoie un gros poisson pour nous rappeler de force ? Et pourtant, qu’il le veuille ou non, quand Jonas prophétise, le gens se convertissent. Ils changent de vie, ils écoutent Dieu. Et Jonas est même furieux parce qu'il n'aime pas ces gens : ces ninivites, qui sont ses ennemis… doivent être exterminés, pas sauvés ! Alors oui, il n'a pas envie de voir ce peuple se tourner vers Dieu. Il ne veut pas évangéliser, comme beaucoup de membres de nos Eglises qui n'ont pas vraiment envie de témoigner, qui ne souhaitent pas à d'autres le même privilège de connaître Dieu.
Enfin le prophète Jérémie.
Vous l’avez peut-être déjà remarqué… mais c'est mon prophète préféré !
Sa vie a été bouleversée parce que Dieu l'a saisi. La Parole est en lui comme un feu dévorant. Il fait le choix de dire cette Parole. Mais qui était Jérémie ?
La Bible nous dit qu’il habitait le petit village d'Anatoth, à quelques kilomètres au nord de Jérusalem. Son père, son grand-père, ses ancêtres étaient prêtres, mais ne pouvaient plus exercer leur charge depuis que Salomon avait exilé, dans cette bourgade perdue, le prêtre Abiathar son arrière-arrière-grand-père. En ce temps-là, comme maintenant, il en coûtait de déplaire au pouvoir, qu’il soit religieux ou politique ! Jérémie est encore jeune, il cherche le sens de sa vie. Comme beaucoup de nos contemporains, il a le sentiment diffus que sa vie ne sert à rien, qu'elle tourne et retourne à vide. Soudain, la Parole de Dieu arrache Jérémie à cet exil et fait de lui un Messager, un porteur de la Révélation, un Prophète. Cela se passait vers 630 avant notre ère.
Comment Jérémie a-t-il su cet appel ? Par une longue méditation personnelle ou encore par une expérience intime, une de ces crises qui, comme pour Luther, décident de toute une vie ? Jérémie reste discret sur ce qui le traverse.
Pour lui, sa Vocation apparaît dans un dialogue où Dieu lui adresse une parole qui va changer la direction de sa vie. Il prend alors conscience qu'à partir de maintenant il va suivre un certain chemin. Plus encore : il découvre que sa personnalité va s'accomplir dans cette tâche qui lui est confiée. Il n'a pas d'autre raison de vivre que d'être le prophète de Dieu. Il se réalisera dans cette vocation. Et cela pour une raison bien simple : c'est que Dieu avait des vues sur lui dès avant sa naissance, dès le moment où il a commencé à vivre à l'état d'embryon. Dès cet instant, le Seigneur avait décidé de ce qu'il serait, et cette décision fait partie de son être même. Quand Jérémie entend cette Parole qui l'interpelle, il comprend du même coup qui il est… un prophète.
Le prophète est celui qui transmet à chaque génération la Parole que Dieu a autrefois donnée à nos pères et aux pères de nos pères, qui l'actualise, la repense en fonction des événements. Le prophète n'innove pas, il réforme. Il intervient aux moments critiques de l'histoire, là où tout peut tragiquement basculer, au point de non-retour où des décisions désastreuses risquent d'être prises, qui engageront irrémédiablement les générations futures… Aujourd’hui on aurait bien besoin de prophètes ! Ainsi, au moment où Israël se détourne de Dieu et succombe aux tentations, le prophète corrige le peuple, reformule les propos pour en dégager la vérité et les enjeux. Sa parole appelle à la Foi, c'est-à-dire à un acquiescement à Dieu personnel. La prophétie appelle à passer de la sécurité à la Confiance.
Parlons maintenant de la Vocation de Jérémie. Il doit faire un choix : « La Parole de l'Eternel vint à moi »... « La Parole lui fut adressée », mais c'est une Parole qui vient et qui demande un choix. Jérémie découvre qu'il est connu, aimé, dès avant sa naissance. Dieu le connaissait et avait un plan pour sa vie. Il est réservé pour une tâche : devenir prophète des nations c'est-à-dire celui qui racontera Dieu aux païens, les païens ce sont les gens qui n'ont jamais entendu raconter la parole de Dieu. C'est une chance à l'époque de recevoir la parole de Dieu : elle est rare. Jérémie dit : d'accord. Je suis prêt, j'irai jusqu'au bout, même si je prends des risques. La vie d'un prophète n'est pas facile : parfois il est découragé parce que les gens sont furieux de son message ou bien ils dorment. Il se sent tout petit : « Ah je suis un enfant ! » Mais Dieu lui dit : « Va vers qui je t'enverrai, ne les crains pas. Je suis avec toi pour te délivrer ».
Dans les religions fabriquées par les hommes, Dieu est souvent décrit comme « un violent » qui fait toujours les gros yeux. C'est un cauchemar Dieu, pour beaucoup de religieux, il demande la violence et il punit. Mais dans la Bible Dieu est gentil comme un papa ou une maman, il dit : « N'aie pas peur », il appelle les petits, comme Samuel ou David, ceux qui ne se prennent pas aux sérieux, il appelle non pas des adultes qui ne voient plus clair, mais des enfants.
Maintenant j'aimerais vous raconter ce que Dieu lui promet. Il ne lui promet pas un poste de grand Prêtre à Jérusalem. Dieu l'établit plutôt pour : arracher, abattre, ruiner détruire… mais aussi bâtir et planter. Jérémie est un bâtisseur. A la différence de beaucoup d'hommes politiques, il propose et met en place de vraies réformes et… il va jusqu'au bout sans avoir peur de ce que dira le peuple.
Sa parole est tranchante : elle défriche le terrain, elle abat les certitudes, elle pose les vrais problèmes, elle ruine les certitudes, elle détruit l'arrogance des gros crâneurs. Elle nettoie les saletés, elle détruit le désordre, les mauvaises habitudes, les fausses idées sur Dieu. Mais sa parole agit aussi : elle bâtit, elle répare, reconstruit. Elle plante. La Parole crée une nouvelle relation avec Dieu.
Elle prépare l'avenir. Nous sommes comme Jérémie : nos parents, chrétiens, nous ont dit : « Je ne sais pas parler, te parler de Dieu, pour cela tu dois aller voir un autre, un prêtre ou un pasteur ! » Comme Moïse (cf. Ex 4,10), Jérémie se sent trop humble et pas capable devant les problèmes énormes que les générations passées lui ont légués. Il dit : « Je ne suis qu'un enfant ». Eh bien Dieu il appelle les enfants comme les jeunes « vierges ». « Tu iras ! ». Dieu ne se laisse pas impressionner par la faiblesse. Quand parfois on n'est pas capable Dieu est capable pour deux. C'est là le résumé de l'Evangile. Quand on prie, Dieu donne la force même aux gens faibles. « Tu iras », c'est un ordre et une Promesse. Ne les crains pas. Car la punition de la peur, c'est d'avoir encore plus peur. Quand on manque de foi, on va de défaite en défaite. Alors que plus on fait confiance à Dieu, plus on réussit ; car il nous délivre de nos manques, de nos faiblesses… Dieu lui touche la bouche il lui met ses paroles dans sa bouche.
Comment Dieu vous parle-t-il aujourd'hui ? Par le pasteur ? Par la Bible ?… Mais êtes-vous êtes prêts à laisser Dieu vous parler ? Vous équiper pour affronter les combats de l’existence ? Souvent nous décidons avant de prier ou de penser et puis nous demandons à Dieu de rattraper nos bêtises : c’est comme si nous disons : « Dieu bénis mes choix à moi ». Alors qu'il aurait mieux valu dire : « Dieu évite-moi de faire des erreurs qui risquent de me suivre toute ma vie ». Le prophète est celui qui avertit, qui accompagne, qui soutient dans la prière.
Dieu vous appelle, mais vous restez libres de le suivre ou non. Dieu donne la force dans la faiblesse. Une direction quand on se croit perdu. Enfin, avec la Bible on est quelque part tous prophètes. Et Dieu ne cessera jamais d’appeler dans son peuple, ses Eglises, des prophètes de bonheur et d'avenir, pas des consommateurs passifs. Dieu veut des gens qui le prient, qui le suivent, pas des gens soumis au désespoir ambiant. Et n’oubliez pas que nos enfants sont aussi appelés. Alors, quel exemple leur donne-t-on ? Est-ce que notre Eglise a le désir d'évangéliser ? De s’ouvrir vers l’extérieur ? Savez-vous témoigner de sa prédication en l’emportant chez vous ou sur votre lieu de travail pour la relire, la partager avec d’autres ? Est-ce que les uns et les autres nous sommes fiers de Jésus ? Est-il personnellement notre Seigneur et notre Sauveur ?
Une vocation, et pas seulement celle d’un Prophète… ou de votre pasteur, résulte toujours de la conjonction de deux éléments, aussi indispensables l'un que l'autre : le Projet de Dieu et la Liberté de l'homme. Quand les deux coïncident, l'homme s'accomplit dans sa vocation. Quand l'homme adhère au Projet de Dieu, alors sa vraie personnalité apparaît et c'est pour sa vie qu'il s'engage. Amen.

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