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9 janvier 2009

L'adolescence et la toxicomanie

Travail réalisé par Laure-Lise Moret et Marie-Hélène Nüesch (Suisse) dans le cadre du cours de relation d'aide (2000-2001) avec Jacques Poujol.

SOMMAIRE

1. Introduction
2. Quelques définitions
3. Etapes du processus toxicomaniaque
4. Conséquences de l’usage des toxiques
5. Personnalité du toxicomane : pourquoi deviendrait-on toxicomane ? Rapport au plaisir. Familles à risques ?
6. Enquête au Platspitz
7. Quel soutien peut-on apporter en relation d’aide ? Vers la libération.
8. Rôle des églises dans le soutien aux familles touchées : Mon expérience.
9. Relation d’aide avec un toxico, « mon expérience ».
10. Quelques expériences de la mère d’un toxicomane.
11. Lexique

1. Introduction :

Les substances psycho-actives ont été utilisées par l’homme depuis de début de son existence. Les textes les plus anciens de la Bible remontant à 1500 avant J.-C nous en parlent. Dans le Deutéronome, Moïse avertit son peuple de ne pas planter de racine qui produit du poison et de l’absinthe. Or, ce mot traduit par « racine » signifie littéralement pavot, cette plante de laquelle on tire la morphine et l’héroïne.
Dans notre société actuelle on observe un grand nombre d’adolescents et de jeunes recourant à l’usage de toxiques. Au travers d’expériences isolées ou sporadiques, de nombreux ados goûtent à certains psychotropes, par curiosité, pour braver les interdits ou pour tester différentes images d’eux-mêmes auprès de leurs camarades. L’avidité à l’égard de nouvelles sources de plaisir ou d’évasion, l’envie de dépasser les frustrations et les inhibitions relationnelles, ou encore les propriétés réputées « aphrodisiaques » de certaines substances, jouent un rôle évident. Il ne faudrait pas en conclure que les jeunes ayant ces « expériences » sont ou risquent de devenir des toxicomanes.
La majorité des adolescents qui ont « touché à la drogue » n’emploieront jamais de stupéfiants illicites injectables.
Toutefois, même si leur caractère « récréatif » est complaisamment mis en avant, force est de constater que nombre de ces conduites traduisent, plus souvent qu’on ne le pense, un « malaise existentiel » dont nous devrons examiner les tenants et aboutissants. Sans êtres réellement toxicomanes, certains adolescents en mal de vivre deviennent même des usagers réguliers de ces produits, au risque de compromettre leur avenir, tout autant que leur insertion dans la collectivité.
Le but de notre recherche dans ce travail sur les adolescents et la drogue est de mieux connaître ce sujet afin d’avoir une meilleure approche avec les jeunes et leurs familles qui traversent cette phase, et être plus aptes à les aider.

2.Quelques définitions :

Adolescence :
Nous n’allons pas ici essayer de définir ce qu’est l’adolescence, sinon en rappelant que c’est le nom que l’on donne à la période s’étendant de la puberté à l’entrée dans le monde de l’autonomie et de la maturité. Cette simple esquisse nous permet déjà de saisir la géométrie variable de cette période suivant le sujet concerné, son cadre familial, la société dans laquelle il évolue, l’époque dans laquelle il vit.

Drogues :
Peut-être devrions nous commencer par parler un peu des drogues. Au sens large du terme, toute substance active sur le psychisme est potentiellement une drogue.
Dans notre société occidentale, certains de ces produits psychiquement actifs sont tolérés. On pourrait les appeler drogues légales. Le tabac, le café, le thé, et surtout toutes les boissons alcoolisées font partie de cette catégorie.
La seconde catégorie est celle des drogues prescrites. On trouve ici tous les médicaments qui agissent sur le cerveau: les psychotropes. Leur distribution est réglementée. Tranquillisants, somnifères, antidépresseurs, excitants,... ne peuvent être délivrés qu’en pharmacie et sur ordonnance médicale.
La troisième catégorie est celle des drogues interdites. Des différences considérables d’appréciation apparaissent suivant les pays. Certaines drogues bien souvent sont interdites pour des raisons culturelles, historiques, politiques, tandis que d’autres restent librement accessibles.

Toxicomanie :
Tous les auteurs consultés font une distinction entre l’usager de drogues et le toxicomane. Cela nous paraît évident quand on parle de l’alcool, toute personne qui boit régulièrement du vin n’étant pas considérée d’office comme alcoolique. La frontière entre usage de drogue et toxicomanie s’articule autour de la notion de dépendance.
Une hypothèse positive postulerait que « la toxicomanie n’existe pas en soi, mais ne constitue qu’un signe». Le signe très douloureux pour tous, d’un désordre fort sérieux des systèmes de pensée, en même temps qu’un appel à l’aide.
Jean Bergeret écrit : « Ayant eu l’occasion, dans différentes conditions, d’écouter beaucoup de jeunes, et pas seulement des toxicomanes, et pas seulement des malades, j’ai rencontré chez nombre d’entre eux une avidité de compréhension et de soutien qui parvient à s’élaborer positivement chez certains, moins facilement chez d’autres.
Les toxicomanes pour la plupart ont souffert d’un échec de leur demandes affectives ; mais ils ne sont pas les seuls.
Des carences tout à fait identiques à celles qui marquent les sujets ayant évolué vers la pharmacodépendance se retrouvent, très parallèlement, dans d’autres situations critiques sans rapport avec la fixation à des produits illicites ».
Il continue « Mieux situer le pourquoi des toxicomanies, et par voie de conséquence comprendre les aspects affectifs et relationnels du phénomène toxicomaniaque, au milieu de l’ensemble des problèmes de notre temps, voilà une tâche extrêmement urgente, si nous voulons avancer dans la compréhension des causes du vagabondage psychique très dramatique dont tant de jeunes se trouvent victimes, et envisager avec sérénité des mesures préventives vraiment pertinentes et efficientes ».

Dépendance :
La dépendance est le fait de ne plus pouvoir se passer de drogue. On distingue souvent entre dépendance physique et dépendance psychologique.
Accoutumé à une drogue, l’organisme réagit quand il en est privé: c’est le syndrome de sevrage, le “manque”, qui varie suivant la drogue en cause. Ces symptômes physiques peuvent être très pénibles et éprouvants pour le patient, mais même dans le cas de l’héroïne, ils cèdent en quelques jours.
Le facteur majeur reste la dépendance psychologique : le toxicomane ne supporte plus de se passer de drogue, il a le sentiment d’en avoir besoin. Peu à peu, ses autres centres d’intérêt , ses autres plaisirs deviennent secondaires. Il en vient à vivre uniquement pour la drogue, et pense ne vivre que par sa drogue...

3. Etapes du processus toxicomaniaque :

Deux dimensions du processus toxicomaniaque se superposent, d’une part, pour un toxique donné, l’adolescent peut progresser de l’expérimentation à l’usage socialisé occasionnel et enfin à l’engagement dans un mode de vie centré sur l’usage du toxique. D’autre part, peut se produire une progression des drogues légales vers les drogues illégales de plus en plus puissantes aboutissant en général à une consommation multiple.

Distinguons les différentes étapes de ce processus :

L’expérimentation, l’usage initial étant souvent socialisé.
L’utilisation occasionnelle et récréative où l’adolescent recherche les effets euphorisants du toxiques sans en percevoir les conséquences indésirables.
L’usage est devenu régulier. La recherche de l’euphorie induite par le toxique devient une préoccupation envahissante . La tolérance se développe, l’usage de multiples toxiques est fréquent. Le fonctionnement psychosocial se détériore et des conduites antisociales peuvent apparaître.
L’usage est quotidien, l’adolescent a perdu le contrôle de l’utilisation du toxique.
Oppenheimer - 1987 - rappelle qu’il n’existe pas d’évolution inévitable pour toutes les drogues et tous leurs utilisateurs. Ceux qui ont commencé la drogue peuvent arrêter à chaque stade. Même l’usage des drogues les plus toxicomanogènes peut être interrompu.

4. Conséquences de l’usage des toxiques :

Il peut être responsable du décès, de complications somatiques et d’un retentissement négatif sur la vie psychologique et relationnelle et sur l’adaptation sociale.

Mortalité : Alors que le taux de mortalité dans la population générale des pays industrialisés décline, il augmente chez l’adolescent et le jeune adulte : les accidents de la circulation, les autres accidents, les suicides et les homicides en sont responsables.
Les accidents de la circulation représentent 70 % des causes de décès dès 15-19 ans dans la communauté européenne. La contribution de l’alcool et des drogues à chacune de ces causes de décès est significative en particulier pour les accidents de la circulation.

Complications somatiques :

- L’alcool : les complications somatiques de l’alcoolisme sont relativement tardives et s’observent rarement chez l’adolescent. Toutefois, les ados buvant régulièrement de l’alcool se plaignent fréquemment de brûlures épigastriques liées à une gastrite qu’ils aggravent souvent en prenant de l’aspirine pour calmer les symptômes secondaires à l’abus d'alcool. L’intoxication alcoolique aiguë peut causer un coma, une hypothermie, une dépression respiratoire, un collapsus cardio-vasculaire, des complications métaboliques.
- Le tabac : Les complications somatiques les plus graves du tabagisme sont tardives et les ados ont souvent l’impression qu’il n’en sont pas menacés même s’ils en sont informés. Toutefois des lésions précancéreuses peuvent apparaître précocement. Un cancer de la bouche peut survenir exceptionnellement dès l’adolescence.
- Le cannabis : les complications les plus fréquentes concernent les voies respiratoires : rhinites, laryngites, pharyngites et bronchites. Le cannabis a été accusé d’induire une dépression immunitaire, une perturbation de la fertilité, une perte neuronale.
- La cocaïne : Les complications physiques peuvent dépendre de la voie d’administration.
La prise nasale provoque des symptômes des voies aériennes supérieures, congestion nasale chronique, épistaxis - saignement du nez -, sinusite chronique, et occasionnellement une perforation de la cloison nasale.
Fumer de la cocaïne peut être responsable de toux chronique, d’hémoptysies -expectoration de sang - et de douleurs thoraciques.
L’injection intraveineuse non stérile peut entraîner septicémie, endocardite, hépatite B et SIDA.
La cocaïne peut être la cause de complications cérébrales, convulsions et hémorragie cérébrale et de troubles cardiaques etc.
- Les solvants volatils : Leur toxicité varie selon le produit. L’usage chronique du toluène contenu dans les colles peut entraîner des désordres neurologiques, des altérations des capacités intellectuelles, des perturbations rénales et hépatiques.
Le surdosage peut entraîner convulsions et coma.
- Les amphétamines : Complications cardiaques. En cas de surdosage, un collapsus cardio-vasculaire, des convulsions et un coma peuvent survenir.
- Les hallucinogènes : Le LSD ne donne pas de complications physiques.
- Les opiacés : Les principales complications sont celles des injections contaminées. Les signes classiques de l’overdose sont le coma avec pupilles punctiformes. Un œdème pulmonaire est fréquent.

Drogue, sexualité et SIDA :
Chez les jeunes, l’usage de toxiques contribue à la propagation du SIDA et des autres maladies sexuellement transmissibles : il facilite en effet la promiscuité sexuelle et la négligence des moyens de protection.
L’usage de drogues intraveineuses est associé à un risque accru de SIDA par injections non stériles ou contamination vénérienne liée à la prostitution souvent associée.

5. La personnalité du toxicomane :

Pourquoi deviendrait-on toxicomane?

Qui risque de devenir toxicomane? Y a-t-il des situations à risques? Des milieux favorisant la toxicomanie ?
En préambule à cette partie, nous voulons citer Marco Schnyder, ancien chef du service de coordination et d’information en matière de drogue de l’Office Fédéral de la santé publique, qui a fréquenté durant deux ans la scène ouverte du Platzspitz à Zürich étant lui -même “accro” à l’héroïne.
“ Pourquoi un homme à qui rien ne manque... tente-t-il une telle expérience ?
Cette expérience repose toute entière sur un trait de mon caractère: la curiosité. Ma nature est de tout remettre en cause; je suis incapable de me contenter de l’acquis. Il me faut jouir plus intensément, plus profondément de la vie. Que se manifeste le moindre creux dans mon estomac ou dans ma tête et j’ai envie de le combler. Mais tout cela est subordonné à une préoccupation encore plus importante: celle du sens de la vie, celle de son absurdité. La quête des origines, du pourquoi, du vers quoi. Une quête emmêlée de rêves et d’espoirs que la drogue a partiellement étanchés. Mais que la dépendance a fracassés. “
Bien que Marco Schnyder ait largement passé l’âge de l’adolescence lorsqu’il a vécu ce passage dans la toxicomanie, il décrit ici avec acuité quelques caractéristiques que d’autres auteurs tels le Dr.C.Olievenstein, ont remarquées chez de nombreux toxicos.
Nous mettrons en évidence:

1.- Le caractère volontariste de l’expérience avec les drogues.
2.- Un sentiment de vide, de creux, qui doit impérieusement être comblé tout de suite.
3.- Une quête de sens de la vie, d’identité.

Pourquoi un adolescent en arrive-t-il à prendre toujours plus de produits toujours plus forts pour satisfaire sa quête existentielle, jusqu’à devenir dépendant d’un produit tel que l’héroïne? Les auteurs les plus compétents n’ont pas de réponse univoque, schématique et rassurante à cette question, pas plus qu’il n’ont de solution thérapeutique simple et garantie...
Le psychiatre Xavier Pommereau parle pour l’adolescent toxicomane de substituer une dépendance affective par une autre forme de dépendance. Pour le Dr.C.Olievenstein, l’origine de cette dépendance se situerait dans l’enfance du sujet, au stade “du miroir” décrit par Lacan. Stade important de la formation de l’identité de l’homme où l’enfant se découvrant autre dans un miroir réel ou symbolique peut rompre l’existence fusionnelle qu’il menait avec sa mère. Olievenstein fait remarquer que dans la conception lacanienne de ce passage il y a une notion d’instantanéité, de flash. Pour le toxico, tout se passe comme si à ce stade le miroir s’ était brisé, ne lui renvoyant qu’une image partielle, fissurée, de lui-même. Cette brisure s’inscrit dans la cinétique de la relation mère-enfant. Ses causes sont multiples, nous en citons une liste non exhaustive tirée du livre du Dr.C. Olievenstein “ Destin du toxicomane”.
- On trouve souvent le remplacement par l’enfant d’un autre, qu’il s’agisse d’un frère ou d’une sœur décédés.
- Plus fréquemment encore, il s’agit du rejet explicite d’un enfant de sexe inversé, ou d’un non-désir de la naissance chez la mère, constamment réaffirmé par la suite.
L’enfant est vécu à la place d’un autre, en tout cas pas à sa place, et toute tentative pour la revendiquer entraînera le même renvoi à la non identité. Dans cette dynamique relationnelle, on trouve un père soit qui ne témoigne pas de son désir à lui de nominer l’enfant, soit qui abdique son rôle paternel pour prendre un rôle maternel en lieu et place de la mère.
L’étape de séparation de la mère, et de l’établissement du rapport à la Loi ne peut donc pas être franchie. Dès lors, d’une manière à la fois consciente et inconsciente, le toxicomane va essayer de revivre, de se remettre en position de petit enfant, d’annuler la brisure. Le produit, le rôle du produit est de se placer là, en lieu et place de la brisure, et de l’annuler à ce moment précis.
Il apparaît ainsi évident que le jeune toxicomane était en état de manque, bien avant de devenir l’otage de l’héroïne. “Je hais celle qui m’a mis au monde dit Stéphane, 19 ans. Je la hais d’avoir choisi mon père et surtout d’être restée avec lui, malgré son alcoolisme. Je la hais de ne m’avoir rien donné, jamais. Je la hais de me tenir par les tripes, parce que chaque fois que je décide de me barrer de chez elle, j’y reviens les oreilles encore plus basses que quand j’en suis parti, espérant qu’elle me remettra d’aplomb et qu’elle épongera tous mes emmerdements. “

Rapport au plaisir
Chez le toxicomane, le rapport au plaisir est très particulier. A l’origine, il s’agit de satisfaire une quête éprouvée comme un besoin: retrouver un état de complétude tel que celui connu auprès du sein maternel, à l’époque où nourrir, aimer et désirer ne faisaient qu’un. La prise d’héroïne, au moins dans ses débuts, donne au sujet l’illusion d’y parvenir. On parle de la période de “lune de miel” avec le produit. Tous les héroïnomanes restent nostalgiques de ces “premières amours” réalisées dans une atmosphère pseudo-initiatique et clandestine. Dans cette première période, l’illusion de contrôler sa dépendance affective et de maîtriser sa consommation d’héroïne est toujours présente. Ce temps de “lune de miel “ ne dure pas et la” descente” n’en est que plus vertigineuse. Le manque originel réapparaît sous la forme travestie du manque de toxique.

Vis-à-vis de son entourage, le toxicomane remanie constamment son personnage... pour ne pas se faire rejeter et, surtout pour satisfaire son besoin immédiat (“avoir sa dose”). Il est asservi à la drogue et -simultanément- dénie le plus souvent son intoxication, prétendant être un ancien drogué, ou s’évertuant à se convaincre qu’il peut s’arrêter quand il veut. Plus la dépendance au toxique est forte, plus le sujet est dans l’illusion de la maîtrise et de la toute puissance.

Ce que l’héroïnomane n’entrevoit pas à ce stade, c’est que sa recherche de satisfaction de tous ses besoins et de tous ses manques mène à la mort. Il en prendra peu à peu conscience par sa marginalisation sociale, ses difficultés financières et le délabrement de son corps.

Fort heureusement, la plupart des adolescents qui abusent de drogues ne connaîtront pas un tel enfer.

Familles à risques ?
Il existe chez les toxicomanes un plus grand nombre de familles dissociées ou monoparentales que dans la population moyenne. Les divorces, la mort d’un parent, les placements en institution dans l’enfance sont plus fréquents chez eux. Mais il en est de même pour toutes les formes de névroses et de déviances (suicides, délinquance, etc.) et l’on ne saurait parler de facteurs familiaux objectifs, spécifiques, de la toxicomanie.
Ce qui paraît plus significatif comme facteur de risque, ce sont les difficultés relationnelles entre le jeune et sa famille. Difficultés de communication, de prise d’autonomie. Difficulté à faire le deuil de son statut d’enfant, de sa dépendance à la famille. Notons au passage que les parents ont aussi un deuil à faire et que si eux ne peuvent pas laisser leur enfant grandir et partir, celui-ci se retrouve bloqué dans une impasse. La toxicomanie lui paraît alors comme une solution de compromis, c’est une façon de partir sans partir, de rester dans la famille tout en ayant un univers secret auquel les parents n’ont pas accès. C’est ensuite une façon de substituer à la dépendance à la famille la dépendance à la drogue. En même temps sont ainsi esquivées les souffrances d’une séparation, les épreuves de la responsabilité sociale et affective.

6. Enquête au Platzspitz (mars-avril 1991)

Pour terminer ce chapitre, nous reprenons quelques résultats d’une enquête menée à l’époque de la scène ouverte de la drogue à Zürich. Cette enquête rassemble les résultats de 2500 questionnaires remplis par des personnes fréquentant ce lieu.
En voici quelques conclusions:
1.- Parmi les visiteurs du Platzspitz, la proportion de personnes venant de familles incomplètes (parents divorcés, milieu monoparental ) est près de six fois supérieure à celle des autres jeunes de la même tranche d’âge.
2.- Plusieurs études montrent que de nombreux toxicomanes souffrent d’ avoir été négligés ou rejetés par leurs parents. Mais il y a aussi dans le milieu un contingent de personnes ayant été surprotégées, ou dont les parents eux-mêmes avaient de la peine à régler leur consommation de drogues légales.
3.- Les jeunes qui ont fréquenté des foyers et des internats sont sur-représentés dans le groupe des toxicomanes graves.
Cela établi, force est de constater qu’on trouve aussi parmi les toxicomanes des enfants de familles apparemment bien équilibrées.
Quelques chiffres tirés de la même enquête :
- 83% des personnes interrogées déclarent avoir été incitées à prendre des drogues par des amis, des collègues ou des connaissances. Seuls 10% y ont touché de leur propre chef.
- Plus de la moitié ont commencé leur consommation chez eux, chez des amis ou des connaissances.
- L’âge de la première consommation se situe pour 27% avant 17 ans, pour 28% vers 18-19 ans, et pour 22% après 22 ans. On parle ici de drogues dures: cocaïne ou héroïne,...
- 92% essayent périodiquement de décrocher.
Chiffres tirés du livre de Marco Schnyder

7. Quel soutien peut-on apporter en relation d’aide ?

Disponibilité, écoute, ouverture.
Affirmer notre confiance en sa capacité de s’en sortir, « la solution » est en lui…

Vers la libération et la guérison, quelques pistes pour la relation d’aide :

Perdant l’illusion de la drogue comme solution toute puissante à ses quêtes existentielles, le sujet toxicomane va être amené à vouloir décrocher. Certes un entourage aimant et ferme peut être d’un secours certain dans cette décision. Les divers ouvrages consultés nous amènent à plusieurs remarques.
1.- La souffrance du sujet désintoxiqué. Quelles que soient les causes conscientes et inconscientes qui ont motivé la prise de stupéfiants, quel que soit le manque sous-jacent qui a tracé le chemin vers la dépendance au produit, rien de cela n’a disparu au moment où le sujet se retrouve sevré physiquement. Dr Olievenstein parle d’un prix de souffrance inouï, d'un sujet qui se retrouve nu, sans autre recours que le renoncement.
C’est du manque de dépendance dont souffre le sujet désintoxiqué.

2.- Angoisse et désarroi. A l’issue de la désintoxication, la question “ Vais-je recommencer ou pas? ” va susciter de l’angoisse, suivie parfois d’une rechute, d’un soulagement, puis de culpabilité. On voit ainsi des drogués passer par plusieurs de ces cycles, avec des rechutes parfois longues et dramatiques avant d’en sortir vraiment.

3.- Guérison ? Le statut de malade, octroyé par les autres au toxicomane ne lui convient pas, ne coïncide pas avec ce qu’il ressent de lui-même. Malade il l’est, ne serait-ce que par la souffrance, mais il n’est pas que cela, il revient d’un véritable voyage dont on conteste et la réalité et la valeur, dont on ne connaît ni la chaleur ni le plaisir. Ceci explique la véritable nostalgie, la fascination encore exprimée par d’anciens toxicos longtemps après leur désintoxication. Nous citons ici encore C.Olievenstein dans “Destin du toxicomane”:
-Même si la souffrance et l’angoisse ont été insupportables, même si le toxicomane est entré par toutes les portes dans l’enfer, il est extrêmement difficile et déprimant, lorsqu’on a porté son existence et son imaginaire à l’extrême (dans des conditions de folie, d’asocialité, de haine de soi, de mégalomanie, de toute puissance du plaisir), de renoncer et de devenir l’homme “quelconque”, de ne plus récuser l’humanité toute entière...Sur le chemin à parcourir, il n’est d’autre démarche qu’humaine, modeste, relative. Le toxicomane doit abandonner beaucoup de lui-même... Ces propos évoquent un véritable travail de deuil, à prendre en compte lorsque l’on aide un toxicomane.

4.-Confiance et respect. Bien que souvent toutes les apparences le démentent, plus que n’importe qui d’autre, le sujet toxicomane a besoin qu’on lui fasse confiance, que l’on respecte ce qu’il est. C’est dans la durée que ces deux attitudes porteront du fruit, ne soyons pas naïfs ou crédules à l’extrême non plus.

5.- Dépendance encore. Même sevré physiquement, le sujet pourra être encore pris dans des liens de dépendance, substituant sa dépendance au produit à la dépendance à la relation thérapeutique. Si cette nouvelle dépendance paraît nécessaire dans un premier temps, il faut que cette relation évolue vers “l’apprentissage de la démocratie psychique” par le sujet. (C.Olievenstein dans op.cit.) .Ceci met aussi en évidence la vulnérabilité de l’ex-toxico face aux gourous et sectes autoritaristes, qui certes sortent certaines personnes de la toxicomanie, mais pour les enfermer dans une dépendance non moins aliénante.

6.- Famille. Le mal-être exprimé par un membre de la famille, le “toxico”, est aussi celui de toute la famille. La découverte de la toxicomanie de l’un de leurs enfants est un choc terrible pour les parents. Des sentiments de tristesse, de désillusion, de culpabilité, de colère et de rejet peuvent les habiter tour à tour. A ce stade, ils ont eux aussi besoin d’aide et souvent d’aide professionnelle. Attention toutefois à ne pas aller voir le même thérapeute que l’adolescent ! En effet, celui-ci ayant justement un problème à gérer sa dépendance affective à ses parents, il est vital pour lui de pouvoir trouver son chemin à l’extérieur de la sphère familiale.
Les parents se trouvent souvent dans le piège suivant: rompre avec leur enfant ou continuer à l’aider en se faisant les complices de sa toxicomanie.
Ces quelques considérations nous permettent de conclure en insistant sur le besoin de soutien des parents aussi, et sur la nécessité d’une prise en charge extra-familiale du jeune concerné.

7.- Chrétiens ? Nous n’allons pas traiter ici de l’attitude du chrétien dans la société, dans la politique,... en relation avec les problèmes de drogues. Ce pourrait être le sujet d’un autre travail.
Notre question est plutôt :”Qu’avons nous de spécifique à apporter dans la relation d’aide aux personnes touchées par ces problèmes ? “
Norbert Valley, pasteur et intervenant en toxicomanie écrit : « Après vingt ans d’accueil de toxicomanes, je suis convaincu que l’expérience chrétienne est prépondérante dans la guérison des dépendances.
Guérir, c’est d’abord mourir à ses espérances déçues et à ses rêves non réalisés. C’est abandonner l’illusion de devenir meilleur et c’est confier sa vie à Dieu qui donne une vie nouvelle permettant à chacun de se tourner vers l’avenir et non vers le passé. C’est aussi chaque jour faire le deuil d’hier en détournant le regard des imperfections humaines et en contemplant les perfections de Dieu.
En somme, c’est apprendre une nouvelle manière de vivre, une relation avec le Créateur en qui chacun peut trouver sa véritable identité. C’est une école de chaque jour qui n’est jamais terminée. »

8. Rôle des églises dans le soutien aux familles touchées

De plus en plus les églises doivent affronter la problématique de la toxicomanie, soit directement par un de ses membres ou indirectement, les familles touchées.
Mon expérience : couple sortant de la toxicomanie.
L’Armée du Salut du district de Nyon possède un lieu d’hébergement derrière sa chapelle, c’est-à-dire un salon, une chambre avec quatre lits, une salle de douche et WC, le tout très bien aménagé.
Il y a souvent des gens de passage qui restent quelques nuits. Ce n’est pas une infrastructure adéquate pour y habiter à long terme faute de cuisine et de place, mais il nous est arrivé de devoir accepter de couples pour une période plus longue. Je cite surtout le cas d’un couple qui sortait de la toxicomanie et qui est arrivé chez nous.
Ils étaient deux personnes très jeunes, lui 19 ans et elle 20. Sur leur visage on voyait la souffrance et en même temps la beauté de la jeunesse.
Leurs parents à chacun d’eux ne voulaient plus rien savoir de leurs enfants, ils étaient déçus du chemin que leur progéniture avait suivi. En plus la jeune fille était enceinte et aucun d’eux n’avait d’emploi.
Nous travaillons en accord avec le service social et avec eux nous nous sommes mis en marche pour venir en aide à ce jeune couple.
Un soir j’allais avec mon mari à « l’Accueil » leur rendre visite.
Je regardais leur visage un peu perdu et triste lorsque j’entendis mon mari se diriger vers eux leur disant : -« Mes enfants …» Quelque chose de beau s’illumina en eux et à moi même cela m’a fait du bien d’entendre ses paroles affectueuses.
Ils sont restés environ trois mois. Nous nous sommes débrouillés pour qu’ils puissent se nourrir le plus convenablement possible, jusqu’à ce qu’ils aient pu obtenir un appartement et un travail.
Quelques semaines après qu’ils soient partis, quelqu’un nous a parlé de ce couple disant qu’ils avaient transmis à des amis que ce lieu avait été quelque chose de particulier pour eux, par le fait que chaque fois qu’ils franchissaient la porte ils ressentaient la paix à l’intérieur de « l’accueil ».
Si chaque personne qui arrive dans ces lieux peut ressentir cette paix, je trouve que notre but est atteint.
« En vérité, je vous le dit, dans la mesure où vous avez fait cela à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Jésus)

9. Relation d’aide avec un toxico : Mon expérience.
Le jeune s’appelle Mario ( nom fictif ), il a 24 ans. Depuis sa jeune enfance il habite dans la même ville.
Mario a dû quitter son foyer à l’âge de 18 ans. Il avait eu de problèmes d’apprentissage ; il avait été complice d’un vol dans la caisse de l’entreprise dans laquelle il était engagé.
Le mari de sa maman n’avait pas été d’accord pour que Mario reste à la maison avec de tels comportements, alors la maman a été contrainte d’accepter que son fils quitte le nid familial.
Mario qui avait été entraîné par d’autres camarades à consommer de la marijuana et d’autres herbes a continué à se laisser influencer sur le chemin de la drogue, assistant de plus en plus à des soirées « technos » où toutes sortes de produits défilaient.
Il continuait d’essayer de « s’évader » n’ayant nul autre but que de se procurer le plaisir et la satisfaction, ce dont il ressentait tant le besoin.
Il avait essayé de chercher une voie dans les études, mais toute tentative devenait infructueuse au bout de quelques semaines.
Je connais plus au moins son histoire car j’habitais le même quartier que lui pendant quelques années.
J’ai eu l’occasion de lui offrir un premier entretien l’an passé, afin qu’il puisse rencontrer une personne adulte de confiance avec laquelle il pouvait essayer d’extérioriser son vécu et trouver un moyen de sortir de sa situation.
A mon grand étonnement il a tout de suite accepté mon offre.
Au début de notre rencontre, je lui ai partagé tout d’abord mon affection pour lui, lui ai demandé de ses nouvelles, et de celles de sa famille.
Il m’a franchement dit ce qu’il avait vécu et ce qu’il vivait en déclarant que de toute façon sa vie était « foutue ».
Je lui ai posé la question s’il pouvait dire tout cela à sa mère et il m’a affirmé qu’il ne pouvait pas tout lui dire parce que cela serait trop dur pour elle.
Lorsque je lui ai demandé des nouvelles de son propre père, il m’a dit qu’il ne le connaissait pas, qu’il l’avait aperçu juste une fois dans sa vie lors d’un enterrement et cela « de dos ». Mario me disait qu’il croyait ne rien ressentir pour son père.
Cette déclaration m’a profondément étonnée alors ma question fut : « - Une fois, ne voudrais-tu pas contacter ton père et lui poser une seule question :
- « Papa, pour toi, est-ce que j’existe ? »
Alors quelque chose s’illumina sur le visage de Mario, il posa sa main sur sa poitrine et me dit : - « Madame, je croyais que je ne m’intéressais pas à mon père mais maintenant que j’entends cette question je sens quelque chose là, dans mon cœur. Il doit y avoir quelque chose que j’ai caché durant toutes ces années-là. »
N’habitant plus la même ville, je lui écris régulièrement lui faisant part de mon intérêt. J’ai eu aussi l’occasion de le rencontrer encore quelques fois et à chaque rencontre je l’encourage à prendre contact avec son père…

10. Quelques expériences partagées par la mère d’un toxico :

Voici quelques phrases qui m’ont touchées dans la lecture du livre écrit par Jacqueline Favre :
« Je compris très vite que la drogue est la conséquence visible de quelque chose de caché et de bien plus profond ».
« En tant que mère je me sentais fautive. Déstabilisée, je me posais mille et une questions en me faisant des reproches. »
« Mon sentiment de culpabilité imaginait des scénarios en réponse à des si…Si j’avais été plus prévoyante…plus attentive… plus vigilante ? »
« Mes deux enfants ne reçurent pas l’amour d’un père toujours absent. Alors que mes deux fils étaient encore petits, un divorce s’imposa fatalement pour moi face à l’abandon de ce père pour ainsi dire inexistant. Je reportai tout mon amour, toute mon affection sur mes deux garçons. »
« Stéphane, à l’âge de quatre ans se trouvait en traitement pour trois mois dans un home d’enfants. L’air vivifiant des montagnes devait guérir ses trachéites chroniques. Je revois encore son visage collé à la fenêtre, des gros larmes coulaient sur ses joues. Il devait croire que je l’abandonnais. »
« C’est durant leur adolescence que je ressentais la difficulté d’être à la hauteur de ma tâche de mère tout en essayant d’assumer le rôle de père ».
« Par mon travail, je menais une vie très active et mes fils commencèrent à manifester relativement tôt leur indépendance. Je trouvais très difficile d’avoir de l’autorité sur eux… »
Voici quelques phrases dites par Jacqueline lorsqu’elle se rendit compte que son fils se droguait :

- La drogue réduit à l’esclavage…
- La drogue modifie l’état de conscience. La tragédie se manifeste également par le mensonge.
- Le drogué s’isole dans son monde. Sans travail, sans revenu, il perd ses repères.
- J’essayais de parler de Jésus à mon fils. Il n’entendait pas. La seule chose que je pouvais faire c’était de m’incliner dans la prière pour apporter Stéphane à celui qui sauve et guérit.
- Malgré les tribulations et l’incertitude du dehors, mon cœur et mon âme goûtaient la paix que Jésus donne.
- Le combat continuait. Quel lourd tribut à payer pour avoir voulu un jour simplement goûter à la drogue. On ne joue pas avec le feu sans se brûler.
- La drogue se déguise en ange de lumière. L’héroïne, appelée la « dame blanche » par ses adeptes, est au départ l’amie draguant celui qui pourrait bien tomber sur son charme. Séduction au visage cachée, elle promet le paradis. Puis lorsque sa proie est bien accrochée au venin, elle se mue en ennemie pour entraîner captive dans son enfer. Elle trompe pour enfin détruire.
- La toxicomanie déclenche une double dépendance : physique et psychique. La deuxième c’est petit à petit qu’elle tisse sa toile dans le cerveau et son influence néfaste se fixe dans la mémoire.
- Stéphane disait « Il faut quelque chose de plus fort que la drogue, de plus puissant pour s’en sortir »
- Quoi de plus puissant ? Qui de plus puissant ? J’avais l’immense espoir que Stéphane trouve cette puissance qu’est la grâce de Dieu. Mes prières invoquaient Dieu afin que par sa lumière, il éclaire le cœur de Stéphane.
« Moi, Jésus, je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie ».

Stéphane s’en est sorti avec beaucoup de luttes, encouragé et aidé par sa mère, Jacqueline. Elle a écrit :
«Ne parle pas trop de Dieu à tes enfants, mais parle plutôt à Dieu de tes enfants. J’ai compris que je pouvais beaucoup plus agir par mon comportement, une attitude qui rayonne la grâce divine de Dieu, là était un témoignage vivant. »
« Les répercussions de la drogue n’avaient rien enlevé à sa sensibilité et n’avaient pas entaché son éducation comme le respect, la politesse, l’honnêteté, l’intégrité, ni ses qualités tel son côté serviable et prévenant. »

L’aventure au bout du monde n’avait pas été
assez puissante,
l’amour pour son amie n’avait pas été
assez puissant,
l’amour des parents, de la famille n’avait pas été
assez puissant,
la motivation et la volonté de ses proches
et de lui-même n’avaient pas été
assez puissantes,
l’accompagnement de professionnels en toxicomanie n’avait pas été
assez puissant,
une thérapie n’avait pas été
assez puissante,
un substitut à la drogue n’avait pas été
assez puissant,
un nouveau logement n’avait pas été
assez puissant,
un nouveau travail n’avait pas été
assez puissant,
rien n’avait été assez puissant.
Il y avait de quoi s’interroger ?
Seul Dieu pouvait donner la puissance.
Seul Dieu le Créateur de l’univers détient
La toute puissance.

Lexique :

Cannabis : Plante appelée chanvre indien, d’où sont tirées les différentes formes du stupéfiant. Celles-ci sont le plus souvent fumées, mélangées à du tabac.
L’herbe, ou la marijuana, résulte du hachage et du séchage des feuilles et des tiges du chanvre indien.
Le « H » (Hasch) ou « shit » ou encore « teuch » (verlan),c’est-à-dire le haschich, est un mélange compact réalisé à partir de la résine de la même plante.
« Poppers » petites ampoules de nitrite d’amyle - vaso-dilatateur coronarien - absorbées dans un but aphrodisiaque.
« Cocaïne » puissant stimulant elle existe en deux formes : 1) le sel hydrochlorite poudre blanche 2) « base libre » petits cristaux préparés soit à partir du sel hydrochlorite , soit à partir de la pâte de coca c’est «le crack » beaucoup moins cher. La cocaïne base libre se fume dans une pipe à eau ou mélangée à du tabac ou de la marijuana. L’effet est rapide mais bref.
« Ecstasy »Le mot signifie extase, il désigne par analogie, un excitant neuropsychique dérivé de l’amphétamine. Cette substance synthétique provoque des états d’exaltation euphorique auxquels peuvent succéder des périodes d’abattement dépressifs profonds.
« Héroïne » né en Allemagne à la fin du XIX siècle, ce dérivé synthétique de la morphine tire son nom de l’allemand Heroin, lui-même du grec hêrôs « grand chef de guerre ». L’analogie a trait à l’exubérance induite par la drogue, comparée à la fougue exaltée du « demi-dieu ». On notera que le mot au féminin, contribue à souligner la fascination « amoureuse » qu’exerce la substance à l’usager.
« L’acide » L.S.D dans l’argot de la drogue.
« La Came » la drogue en général.
« Sniff » utilisation d’opiacés par inhalation
« Shoot » utilisation par injection intraveineuse.
« Fumailler » fumer de la marijuana etc.
« Fixer » s’injecter de la drogue
L’ « Escalade » passage de drogues douces à drogues dures.
« Flash » sensation de chaleur et de plaisir intenses envahissant le corps et l’esprit qui provoque l’injection d’héroïne. Les sujets le qualifient d‘ « orgasme intégral »

Bibliographie :

1) « Destin du toxicomane » Claude Olievenstein - Fayard
2) « Scène ouverte dans le feu de la drogue » Marco Schnyder. Ed. Georg
3) « Les toxicomanies de l’adolescent » - Henri Chabrol - Que sais-je ?
4) « Vous, vos enfants et la drogue »- Dr M. Valleur, Dr A Debourg, Dr J.-C Matysiak - Calman Lévy
5) « Quand l’adolescent va mal »- Dr X. Pommereau - J- Lattés
6) « L’adolescent violent et sa famille » Kati Varga - Petite Bibliothèque Payot
7) « L’Adolescent aux mille visages » A. Braconnier et D. Marcelli - Ed Universitaires, Paris
8) « Les toxicomanes parmi les autres » Jean Bergeret - Ed. O Jacob
9) « H… comme héroïne » ( témoignage d’une mère) Jacqueline Favre - Ed. Farel

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