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20 juin 2010

Le suicide des adolescents

Travail réalisé dans le cadre de la formation en relation d'aide (2ème année) avec Jacques Poujol par Rose-Mai Corson et Myriam Aubert (France), en mai 2001

 

 

INTRODUCTION

 

Le suicide est un sujet qui fait peur et qui fascine. 

La mort par suicide provoque toujours des émotions fortes, voire même violentes dans l’entourage familial, amical et social du suicidé. Les sentiments de culpabilité ou de déni, parfois d’injustice, sont souvent cités dans ces moments-là. Chacun réagit en fonction de ce qu’il est, avec ses affects, ses tabous, ses peurs...

La France se situe parmi les dix pays les plus concernés du monde par le suicide des adolescents.

En effet, c’est la deuxième cause de décès de la tranche d’âge qui nous préoccupe : les 12-25 ans. En 1995, il représente 11 % des décès de 15 à 19 ans et 17 % pour les 20-24 ans. Le taux de mortalité par suicide est pour les 15-24 ans de 10/100 000. Il est plus élevé chez les garçons (15,2) que chez les filles (4,6) bien que celles-ci fassent plus de tentatives.

Chez les adultes de plus de 25 ans, ce taux atteint 40/100 000 ; le suicide devient la première cause de mortalité des 25-34 ans. C’est un sujet dont les pouvoirs publics se préoccupent réellement, ainsi que les institutions sociales.

Après des décennies au cours desquelles le suicide était considéré comme un fait isolé, plusieurs travaux (dont le rapport pour le Haut Comité à la Santé Publique de février 2000 auquel nous nous référons à plusieurs reprises, ou les documents de l’INSERM ) ont montré un lien entre les idées suicidaires chez les adolescents et l’ensemble des comportements à risque. 

Les tentatives de suicide s’inscrivent dans un contexte plus global qui est celui de l’expression du mal-être des individus. 

« De nombreux indicateurs de santé nous montrent l’importance de la souffrance psychique chez l’adolescent. L’évaluation de cette souffrance a longtemps été difficile puisqu’elle prend l’aspect de conduites variées. Après une période durant laquelle la société a banalisé ces conduites pathologiques en les intégrant dans une crise d’adolescence passagère, leur étude épidémiologique a permis de mieux prendre la mesure du problème. » in « Rapport sur la souffrance psychique de l’adolescent et du jeune adulte » (février 2000).   

Une des personnes que nous avons interpellées dans le cadre de ce travail nous disait : « Quand on traîne des casseroles, on s’habitue au bruit, et à la longue on ne s’en rend plus compte tandis que les autres s’en aperçoivent et les voient ». Cette citation pour dire qu’il est nécessaire de discerner quelles sont les « casseroles », comment le dire, comment aider à les ôter ? Le but de ce travail est de mieux comprendre la souffrance de certains adolescents, sans oublier que tous ne sont pas concernés par ce mal-être extrême.  

Dans un premier temps, nous voulons définir et développer le concept d’adolescence avant de poursuivre, dans un deuxième temps, avec le suicide, les tentatives de suicide et l’ensemble des conduites à risque.  

Puis nous développerons les aspects de la prévention et du soin aux personnes suicidaires, à leurs familles, leurs pairs.

 

PREMIERE PARTIE : L’ADOLESCENCE

 

Notre étude traite des jeunes de 12 à 25 ans, sans exclure en amont les événements marquants de la petite enfance et en aval les conséquences pour la vie adulte, des troubles repérés. 

Il est d’autant plus difficile aujourd’hui d’être adolescent que les aînés - parents, enseignants, professionnels de soin - n’ont pas de leur propre adolescence, les mêmes souvenirs. 

Jamais il n’y a eu dans l’histoire de tels contrastes entre les générations et cela augmente d’autant les difficultés à se comprendre, (tout en étant dans une société où rester jeune, paraître jeune, est capital). Plusieurs auteurs l’affirment. 

De fait, il est proposé aux jeunes un seul type de comportement, entouré d’un grand nombre d’interdits. La réussite individuelle est privilégiée au détriment de la confiance en soi et de l’appartenance à un groupe social stable, sécurisant.

 

I.   UN PEU D’HISTOIRE :

 

L’adolescence est un phénomène récent qui est devenu un fait social et un fait psychique. Voici une pensée de Ph. Jeammet, psychiatre, psychanalyste :

 « Autrefois, le carcan familial et social était pesant mais protecteur. Aujourd’hui, la situation des adolescents est plus angoissante car ils doivent assumer cette liberté. Ils sont en attente d’un futur, source d’une incertitude qui se double d’une exigence sociale forte de réussite individuelle. »  

Jusqu’au 18ème siècle l’adolescence se confondait avec l’enfance ; il n’y avait pas d’adolescence au sens moderne du terme. Le passage de l’enfance à l’âge adulte se faisait quasiment sans transition. Aujourd’hui cette période de la vie prend une place de plus en plus importante, autant par sa durée que par l’importance qu’on lui accorde. 

Ce nouvel âge de la vie n’est pas le résultat de la crise que vivent la plupart des sociétés contemporaines, mais une conséquence historique de la modification des conditions de vie depuis le 18ème siècle. François Richard (dans « Les troubles psychiques à l’adolescence ») dit : 

« On ne saurait réduire l’adolescence à un fait social même s’il est vrai que dans les sociétés traditionnelles les rituels d’initiation à l’âge adulte canalisent et répriment la crise d’opposition des adolescents aux adultes. Lorsque les rituels initiatiques ou leurs équivalents disparaissent l’adolescence émerge comme un fait social sur le mode de la révolte ou de l’inversion des valeurs établies. » 

De nombreuses raisons expliquent cette évolution : 

ü      une puberté plus précoce (17ans au début du siècle)

ü      l’augmentation de la durée des études,

ü      l’accès à un statut professionnel stable et donc à l’indépendance financière est de plus en plus tardif (loi interdisant le travail avant 16 ans),

ü      l’adolescent étant devenu un marché commercial à conquérir, les objets et les produits spécifiquement destinés à cette classe âge se multiplient sur le marché, renforçant le désir de spécificité, de distinction, voire d’autonomie vis-à-vis des adultes.

ü      société adolescentrique, tendance à la confusion générationnelle.

 

Allons à la rencontre de quelques auteurs qui se sont penchés sur ce phénomène pour mieux le connaître, le définir.

 

 

II.  QUELQUES DEFINITIONS ET CONCEPTS :

  

Pour Françoise Dolto, psychanalyste de renom, c’est une phase de mutation physique et psychique, une mue, une seconde naissance où le sujet ne peut rien dire de l’intensité de ce qu’il vit, d’autant que les mots changent de sens. L’adolescent est pour les adultes source de questionnement chargé d’angoisse ou d’indulgence. Les parents cessent d’être les valeurs de référence. Pendant cette mutation, l’adolescent reproduit la fragilité du bébé qui naît, extrêmement sensible à ce qu’il reçoit comme regard et entend comme propos le concernant. 

Françoise Dolto prend ainsi l’image des homards et des langoustes qui perdent leur coquille : ils se cachent sous les rochers à ce moment-là, le temps de sécréter leur nouvelle coquille pour acquérir de nouvelles défenses. Mais si pendant ce temps de vulnérabilité ils reçoivent des coups, ils sont blessés pour toujours ; leur carapace recouvrira les cicatrices sans les effacer. C’est ainsi que les personnes latérales jouent un grand rôle qui peut favoriser l’essor, la confiance en soi, le courage de dépasser son impuissance ou le découragement et la dépression. 

Aucun jeune ne peut passer ce cap de l’adolescence sans avoir des idées de mort puisqu’il lui faut mourir à un type de relation d’enfance. L’idée du va et vient de l’adolescent entre l’enfance et l’âge adulte développé dans les écrits de F. Dolto est plusieurs fois reprises dans les ouvrages, tel celui de F. Ladame qui parle de « conflit entre indépendance et dépendance, entre indifférenciation et différenciation ». 

Selon D. Marcelli et A. Braconnier, l’adolescence se définit comme l’âge du changement ainsi que l’implique l’étymologie du mot adolescere (grandir, en latin). Entre l’enfance et l’âge adulte, l’adolescence est un « passage ». L’adolescent n’est plus un enfant, et n’est pas encore un adulte. Ce double mouvement, reniement de son enfance d’une part, recherche d’un statut stable, d’autre part, constitue l’essence même de la « crise », du « processus psychique » particulier que tout adolescent traverse. 

« Tandis que le soleil se couche quelque part, il se lève ailleurs, et surtout il ne se couche jamais sans se relever : ainsi surgit l’adolescence ». 

Pour Tony Anatrella, psychanalyste, professeur de psychologie clinique,  

« L’adolescence est surtout un processus psychique, un ensemble de systèmes, qui oeuvrent aux remaniements de la personnalité, favorisent sa maturation dans la résolution des conflits de base et ouvrent une ère nouvelle aux activités psychiques qui seront différentes de celles de l’enfant. » 

Des tâches psychiques vont s’accomplir durant cette période de façon décisive. Elles ne correspondent pas à des phénomènes culturels, mais à une mise en place de structures dont dépend le destin de la personnalité. Ce long travail de maturation s’articule par rapport à trois processus.

 Prenons cet auteur qui définit les « frontières des âges » de cette façon (en sachant que pour d’autres spécialistes, elles peuvent être quelque peu différentes) : 

Ø   La puberté (de 12 à 17, 18 ans) au cours de laquelle l’organisation bio-physio-psychologique transforme l’individu et son image corporelle. 

Ø   L’adolescence(de 17, 18 ans à 22, 24 ans) va s’efforcer d’intégrer le corps sexué et d’intérioriser son identité dans la capacité à exister de façon autonome psychiquement même si l’individu reste relativement dépendant de son milieu. 

Ø   Enfin la post-adolescence (de 23, 24 ans à 30 ans) travaille à la consolidation du moi au sein d’un lien entre les nécessités du fonctionnement interne de la personnalité et les exigences de la réalité extérieure. » 

« L’adolescence est au développement psychologique ce que la puberté est au développement physique. » 

 Cependant, ces deux mouvements sont liés tout en étant distincts. On le constate lorsque des enfants ne parviennent pas à résoudre des conflits pubertaires, ils ne réussissent pas à entrer dans le travail de l’adolescence.

 « L’adolescence n’est pas avant tout une période temporelle, mais un processus de la vie psychique qui met en œuvre les structures de la personnalité ». 

« La puberté est comme un caillou que l’on jette dans une mare tranquille, celle de l’enfance. Cela provoque des cercles de perturbation concentriques, cercles du corps, de la famille, de la société. » 

Nous pouvons alors parler de deuil, de fin de période, d’étape dans la vie de l’individu tel qu’il est défini par le Professeur Mazet (dans « Mourir à 10 ans » de C. Couderc).

 

Le deuil de l’enfance :

 

L’adolescent doit accomplir plusieurs deuils pour quitter l’enfance :

 

ü      deuil d’un certain lien de dépendance d’avec ses parents, 

ü      deuil de l’idéalisation de ses parents, 

ü      deuil de l’idéalisation dont il se sentait l’objet.

 

 Ce deuil est un travail nécessaire, éprouvant et délicat car structurant, pas toujours facilité par les parents et éducateurs. En effet ceux-ci se situent parfois non comme des adultes face à des jeunes, mais également comme des jeunes. A l’intérieur de ce cadre, l’adolescent ne peut pas vivre des relations conflictualisées, il ne rencontre personne si ce n’est lui-même. 

Alors pour rencontrer quelqu’un et se heurter à des limites, s’instaure, chez quelques-uns, le jeu de la passivité ou de la violence. 

Il peut ressentir cette perte par un sentiment de vide intérieur et parfois d’accablement. C’est sans doute ce qui explique ses sentiments de tristesse, de mélancolie, de détresse qui l’habitent sans qu’il puisse identifier leur origine réelle. 

Chez certains cet état émotionnel peut se transformer en dépression ou idées suicidaires. 

C’est ainsi que l’on passe de la crise d’adolescence à l’adolescence en crise. 

La question du lien entre la dépression et la conduite suicidaire est réelle, observable dans divers travaux. 

Cependant la tentative de suicide témoigne d’une grave problématique psychologique sous jacente (telle une dépression) dans un tiers des cas.

 

Monsieur François Ladame, dans Adolescence et suicide cite trois types de dépression : 

- la dépression en tant qu’affect de tristesse, qui fait partie des sentiments humains, dits traditionnels. 

- la dépression en tant que symptôme liée à une situation de stress particulier mais transitoire, d’origine interne ou externe (difficultés liées aux exigences maturatives, par exemple). 

- la dépression dépassée, en tant que maladie qui exprime une perturbation avérée dans le développement psychoaffectif. Pas traitée, cette dernière peut compromettre l’intégrité physique et psychique du sujet.  

Pour cet auteur, il est impossible de dissocier la dépression dépassée (parfois appelée break-down ou cassure dans le processus de développement de l’adolescence) du passage à l’acte qui peut prendre diverses formes de conduites autodestructrices (addictions, boulimie ou jeûne compulsifs et tentatives de suicide).  

C’est ce dernier point qui nous intéresse maintenant.

 

 

DEUXIEME PARTIE : LE SUICIDE

 

 

I.   DEFINITION :

  

Le suicide est « l’action de se donner volontairement la mort » ; « le fait d’exposer dangereusement sa vie, par imprudences, inconscience »... « Fait de se détruire soi-même, autodestruction » nous dit le dictionnaire Hachette 2001.

 

Bien qu’ayant défini le suicide, nous parlerons le plus souvent des conduites suicidaires, celles-ci incluant aussi les idées suicidaires et les tentatives de suicide. 

 Nous pouvons ainsi commencer à nuancer la définition qui nous dit que c’est le désir de se donner volontairement la mort, consciemment.  

 

II.   BREF HISTORIQUE :

  

A partir du 19ème siècle en France, avec Esquirol le suicide est répertorié comme relevant de la médecine. Il sort ainsi du domaine de la réprobation portée par Augustin et Thomas d’Aquin et de l’appréciation positive d’une certaine tradition philosophique par Montaigne, Montesquieu, et Voltaire. 

Le risque de cette approche médicale du suicide est un glissement vers une prévention du suicide trop médicale et une dérive organiciste avec le fantasme de suppression de la mort par le pouvoir du médecin (dans Adolescence et risque, INSERM-SYROS, 1993). 

Depuis quelques décennies seulement, l’église romaine permet à ses prêtres de procéder à l’enterrement d’une personne suicidante. 

 Après ce bref survol historique, nous voulons nous pencher sur quelques données épidémiologiques.

 

 

III.   QUELQUES DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES : 

 

La répartition des tentatives de suicide entre les sexes est l’inverse de celles des décès. 

Un garçon pour deux filles dans les tentatives de suicide ; deux garçons pour une fille dans les décès par suicide. Il existe donc une prédominance masculine, avec des moyens plus violents : pendaison et armes à feu (36 % et 31 %) tandis que les filles utilisent la pendaison, les empoisonnements (27 et 26 %) et les armes à feu dans15 % des cas. 

10 à 25 % des adolescents ont des idées suicidaires et la moitié des suicidants ont eu des idées suicidaires dans l’année précédant leur passage à l’acte.  

On estime à 40 000 le nombre de jeunes hospitalisés suite à une tentative de suicide (en abrégé T.S.), parmi les 15-24 ans, mais il faut savoir qu’un jeune sur 5, seulement, est hospitalisé après une T.S. 

Nous connaissons assez justement le nombre des décès par suicide, par contre il est impossible de connaître le nombre de tentatives car beaucoup ne sont jamais révélées et seulement un tiers des suicidants sera hospitalisé à la suite de son acte. 

La proportion de récidive est de 37% et le délai entre les T.S. excède rarement un an. 

« La tentative de suicide d’est ni un chantage, ni une comédie et sa gravité ne dépend pas du nombres de comprimés avalés. Toute tentative de suicide est à prendre au sérieux. S’ils n’ont pas été entendus (ce qui est le cas de 4/5 des suicidants), près de 50 % d’entre eux récidiveront. » 

La tentative de suicide témoigne d’une grave problématique psychologique sous jacente dans un tiers des cas (telle une dépression). 

La cause d’une tentative de suicide est toujours complexe et multi-factorielle.

 

 

IV.   LES FACTEURS DE RISQUES :

  

ü     Facteurs sociaux et familiaux :

 

On observe plus de T.S. parmi les filles, les personnes d’origine étrangère (Maghreb en particulier), les familles dissociées (par divorce ou par décès),les jeunes précocement placés en institution, ainsi que parmi les familles ayant des antécédents de suicide, de maladie mentale, d’alcoolisme. 

Si l’on peut parler d’un groupe à risque, on peut dire que parmi les suicidants il y a plus de jeunes au chômage, fréquemment issus de familles éclatées ou recomposées (50 %), ayant redoublé une classe, ayant des pratiques addictives (alcool, tabac, cannabis) et ils sont plus nombreux à avoir subi des violences, ou des accidents corporels. 

ü     Facteurs relationnels : 

Les jeunes suicidants font part, le plus souvent de relations intra-familiales perturbées, en particulier l’indifférence ou l’hostilité du père, le manque ou l’excès d’attention de leur part, les violences et abus sexuels...

 

ü     Le cumul des facteurs : 

Plus que la présence d’un seul de ces facteurs, c’est le cumul qui importe. Ainsi le risque est 7 fois plus important parmi ceux qui cumulent plusieurs facteurs. 

« Le motif évoqué s’avère souvent « futile » au regard des difficultés familiales et sociales. Il apparaît plus comme « la goutte qui fait déborder le vase » que comme la cause véritable »,dit Madame Marie Desmeuzes.

 Interrogeons-nous sur les ‘signes’ qui peuvent nous interpeller.

 

 

V.   LES SIGNES D’APPEL :

 

 

Il n’y a pas de geste suicidaire qui n’ait été annoncé ou précédé de multiples signes avant-coureurs. Ils sont différents chez les filles et les garçons.

 

Les garçons se signalent généralement par des prise de risques et des conduites violentes ; les filles plutôt par des plaintes chroniques et un désinvestissement progressif de tout ce qui les intéressait jusque là.

 

Messages verbaux directs :

 

-         de toute façon je vais me foutre en l’air,

-         je ne vous embêterai plus,

-         je ne m’en sortirai jamais, mieux vaut tout arrêter,

-         des fois je serai bien plus tranquille mort,

-         si ça continue, moi je laisse tomber... 

 

Messages verbaux indirects :

 

-         j’ai fait mon testament,

-         dans quelques jours vous n’aurez plus à vous en faire pour moi,

-         de toutes façons je sers à rien je suis nul...

 

C’est l’association de plusieurs de ces signes et surtout leur développement qui augmentent le risque de passage à l’acte :

 

  • Isolement, retrait,
  • Chute brutale des résultats scolaires,
  • Abandon soudain d’occupations sportives ou associatives,
  • Surinvestissement scolaire brutal s’accompagnant de manifestations anxieuses ou obsessionnelles, ou absentéisme scolaire,
  • Dons récents d’objets, laisser-aller...

 

Symptômes :

 

- Clowneries incessantes ou repli dans sa chambre et appauvrissement de ses relations,

- Fatigue, troubles du sommeil, de l’alimentation,

- Spasmophilie, aménorrhée, apathie...

 

Tous ces signes peuvent indiquer à l’entourage familial et social le mal-être profond du sujet.

 

 

VI.  LA CRISE SUICIDAIRE :

 

 

Durant tout le processus suicidaire, l’ambivalence est présente et à chaque étape, le processus peut être arrêté par une intervention de crise.

 

Le processus suicidaire comprend quatre étapes :

 

            - la première apparition de l’idée de suicide,

            - l’idéation ou pensées fréquentes,

            - la rumination ou la fixation,

            - le passage à l’acte.

 

Chez l’adolescent ces quatre étapes peuvent être très rapprochées s’il a atteint un niveau de souffrance intolérable et s’il n’a trouvé personne en qui il ait assez confiance pour dire sa détresse.

 

 Le passage à l’acte est souvent brusque, pas toujours occasionné par un fait majeur.

 

Il est capital, en face d’un jeune en crise de lui dire que l’on voit qu’il ne va pas bien, d’évaluer, avec l’équipe médicale et sociale l’urgence de la situation afin de le protéger de lui-même, empêcher que le suicide devienne l’unique solution.

 

 

VII.  QUEL SENS DONNER A CE PASSAGE A L’ACTE ?

 

 

Xavier POMMEREAU donne des éléments de compréhension en disant « le suicide comme le meurtre de soi-même, puis comme tuer l’autre à travers soi. Peut-être s’agit-il même souvent de tuer ses problèmes en soi ».

 

« L’adolescent qui envisage le suicide ne pense pas tant à la mort qu’à la vie devenue intolérable. »

 

Les jeunes croient connaître les raisons de leur tentative de suicide. En fait ils sont ignorants des soubassements de leur mal être. L’incapacité à verbaliser leur mal-être les prédispose à des actes d’auto-destruction, ou agression contre soi.

 

La tentative de suicide est souvent l’expression de trois niveaux de souffrance : celui du jeune, celui de la famille et du niveau social (scolaire, éducatif,...). L’adolescent peut être inconsciemment le miroir des adultes qui vont mal. Mais si ceux-ci refusent de l’admettre ils vont reporter sur le jeune ou son environnement (amical, scolaire...) toutes les causes de la tentative de suicide afin d’éviter de se remettre en question.

 

L’adolescent peut éprouver du mal à se définir, à se sentir exister. Ses conduites de rupture marquent cette recherche de contours propres, d’une identité distincte. La fugue, qui précède 30 % des tentatives de suicide est significative de cette recherche de juste distance vis à vis de l’entourage.

 

Les adolescents semblent avoir une conception de la mort différente de celle des adultes. La mort leur apparaît peu réelle et si éloignée de leur âge qu’elle leur semble réversible. Certains praticiens insistent d’ailleurs sur la nécessité de ne pas éluder le caractère concret de la mort lorsqu’on est placé en face d’adolescents ayant fait une tentative de suicide.

 

La conséquence de cette attitude à l’égard de la mort conduit à penser qu’un certain nombre d’adolescents morts du suicide sont en fait des jeunes qui n’avaient pas un réel désir de mort. Il s’agit quelquefois plutôt du désir d’éprouver la sensation de vivre en se plaçant dans une situation limite.

 

 La tentative de suicide peut être une manière indirecte d’attaquer des personnes significatives, tout en étant dans la toute-puissance comme le dit F. Ladame :

 

« Une tentative de suicide signe une insupportable souffrance psychique : ces adolescents peuvent être torturés très longtemps par leurs pensées, leurs émotions, leur angoisse mais le geste suicidaire gomme aussitôt cette souffrance. L’agir, le passage à l’acte , la met hors psychisme... La tentative de suicide est une preuve patente de l’effondrement de l’estime de soi, de la « dépression dépassée » , mais elle correspond aussi à un effort éperdu pour restaurer cette même estime de soi.

 

Beaucoup de sentiments de toute-puissance sont mobilisés dans un geste suicidaire ».

 

Conduites à risque et équivalents suicidaires : selon D. Marcelli et A. Braconnier

 

« Suicides, tentatives de suicide, équivalents suicidaires, conduites à risque, se situent sur un continuum où il n’est pas toujours aisé de placer des frontières précises, d’autant que l’adolescent lui-même brouille lui aussi les cartes, puisqu’il peut transformer en accident ce qui était un geste suicidaire ».

 

Pour désigner les conduites à problème des adolescents on est passé du concept de faute (jugement par rapport à un cadre juridico-moral) au concept de dangerosité (jugement par rapport aux normes sociales) pour en venir à la notion de risque (jugement par rapport à une référence médicale).

 

L’adolescence est un risque. Il n’y a pas d’adolescence sans prise de risque, car c’est une période de flottement, d’incertitudes. Mais s’ouvrir au risque est bien différent de s’y enfermer par des conduites répétitives qui vont saboter une partie du potentiel de l’adolescence.

 

La tentative de suicide est l’aboutissement le plus dramatique d’un mal-être dont les modes d’expression sont très polymorphes et évoluent dans le temps et dans l’espace.

 

On note que environ la moitié des hospitalisations de cette tranche d’âge sont liées au risque (accidents, tentatives de suicide, prise de toxiques, grossesses, troubles alimentaires).

 

La mort liée au risque est considérée comme équivalent suicidaire à cause de la zone floue entre accident et suicide, parce que désir inconscient..

 

« Le concept d’équivalent suicidaire a pour le clinicien l’intérêt de mettre son attention en alerte sur la possibilité de passage à une réelle tentative de suicide et sur la nécessité d’envisager un cadre thérapeutique adéquat. »

 

 En outre le concept de mort violente vise à regrouper en une même entité accidents, suicides et homicides chacun constituant une facette du même état pathologique : la tendance autodestructrice.

 

Les morts violentes sont toutes les formes de décès dues à des causes extérieures de violence, accidentelles ou volontaires.

 

Au sujet des morts violentes le problème se pose de savoir s’il s’agit d’une mortalité incompressible avec des phénomènes de substitution (une violence en remplaçant une autre) ou la conséquence d’une pathologie qui doit faire l’objet d’une politique de prévention et être abordée comme un phénomène de santé publique.

 

 

TROISIEME PARTIE : LA PREVENTION DES SUICIDES ET ACTES SUICIDAIRES

 

 

I.   LA PREVENTION EN GENERAL :

 

 

A propos de prévention, Françoise Dolto écrivait en 1978 dans « Lorsque l’enfant paraît » :

 

« ... A notre époque les gens ont pris l’habitude de demander à d’autres de résoudre leurs problèmes à leur place. Or si chacun se mettait à réfléchir calmement, honnêtement, écrivait son problème en détail, en sachant qu’il sera entendu, c’est ça l’essentiel, savoir que quelqu’un nous écoute, alors il s’écouterait avec une partie de lui-même qui serait beaucoup plus lucide que celle prise dans la turbulence de l’angoisse, de l’inquiétude du problème aigu. »

 

« Faire de la prévention, ce n’est pas nécessairement agir »dit par ailleurs Xavier Pommereau.

 

Prévention, voilà bien un concept éloigné du monde des adolescents. Le présent est déjà si difficile à gérer, si changeant, si insaisissable. C’est donc dans ce domaine que les familles, les enseignants et les soignants doivent faire preuve d’une grande modestie et de souplesse.

 

Pour le jeune, l’instant présent est plein de soucis, de contradictions, l’avenir appartient plus à un monde virtuel qu’à la réalité du moment.

 

 Le paradoxe est que ces adolescents ont besoin, pour se construire et se comprendre, de cette « évasion » dans un monde à eux, autre que celui des adultes. Leur mode, leur langage spécifique sont autant de signes de ce désir d’indépendance.

 

Il faut sans doute respecter cet « enclos avec leurs pairs », mais être présents autour d’eux.

 

La prévention c’est savoir répondre à leurs demandes, leur dire la vérité sur la vie, les risques, même si parfois ils font semblants de ne pas écouter...

 

Les mesures de prévention doivent donc être à la fois fermes et subtiles. Elles doivent porter autant sur l’individu que sur son environnement ; sur la période de crise autant que sur son passé et son suivi dans le temps.

(dans le Rapport «La souffrance psychique des adolescents et jeunes adultes ».

 

 

II.   LA PREVENTION DU SUICIDE AUPRES DES ADOLESCENTS : UNE PRIORITE DE SANTE PUBLIQUE

 

 

En France, le rapport du Haut Comité de la Santé Publique (1994) et les deux premières conférences nationales de Santé (1996 et 1997) classaient le suicide au rang des priorités de santé publique. Un programme national de prévention du suicide a été lancé en février 1998.



Les services existants montrent trois niveaux d’action :

 

ü      des actions de prévention primaire visant à prévenir l’apparition de la crise suicidaire ;

 

ü      des actions de prévention (ou prévention secondaire) désignant les initiatives de prise en charge et de suivi post-suicidaire ;

 

ü      des actions de suivi qui englobent les mesures de soutien offertes aux personnes, familles, groupes témoins et intervenants à la suite d’un décès par suicide.

 

Développons maintenant ces trois types de prévention, tels que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le fait.

 

Tout d’abord la prévention primaire, qui vise à empêcher l’apparition du phénomène du suicide, qu’il s’agisse des actes ou des idées suicidaires. Elle relève de l’éducation pour la santé. Elle vise à renforcer les ressources personnelles de l’adolescent par un développement de l’estime de soi, des compétences relationnelles à son entourage, des connaissances de son corps. Il s’agit donc de trouver les moyens afin de :

 

 

1. Améliorer le mieux-être individuel de l’adolescent :

 

 

ü      en favorisant le développement du concept de soi pour lui,

ü      en lui permettant d’acquérir la capacité d’affronter les difficultés de la vie,

ü      en l’amenant à être responsable de son bien-être physique et mental.

 

2.   Promouvoir un environnement favorable à la santé mentale de l’adolescent par :

 

ü      la sensibilisation des parents à l’importance de la vie familiale ;

ü      l’amélioration de la communication dans les institutions scolaires ;

ü      l’apprentissage et le développement de la communication avec les pairs ;

ü      l’incitation pour tous les jeunes à participer à la vie communautaire.

 

3.   Informer l’entourage de l’adolescent par :

 

ü      l’information des parents et des enseignants quant au phénomène du suicide,

ü      la sensibilisation du milieu quant au dépistage des adolescents à risque suicidaire (jeunes dépressifs ou en crise),

ü      la sensibilisation des adolescents aux indices d’idées suicidaires chez leurs pairs,

ü      Le perfectionnement des intervenants dans le dépistage des jeunes suicidaires.

 

Cette prévention primaire se doit d’être globale et non thématique. Ce type de prise en charge globale n’est pas spécifique à la prévention du suicide. Elle ne peut se faire sans des adultes qui travaillent sur leurs représentations de l’acte suicidaire, de la mort.

 

« Vouloir faire de la prévention, c’est, en tant qu’adulte, accepter d’être dérangé dans ses certitudes, ne pas avoir forcément toutes les réponses, encore moins de réponses standard...

Il faut restaurer des champs de parole, véhicule royal de la pensée, dans une société où l’image et l’agir dominent...Même conflictuelle, la parole est indispensable ».

 

« La santé psychique ne se découpe pas en rondelles... La prévention doit aussi prendre en compte l'environnement global du suicidant, sans se limiter au milieu scolaire. »

(Pr. D. Marcelli)

 

La prévention secondaire, toujours selon l’OMS, est principalement centrée sur la résolution de la crise.

 

Ne jamais rester seulavec un secret ou une situation difficile à gérer tout en étant très attentif à ce qui est dit.

 

Elle consiste essentiellement à :

 

ü     dénouer la situation de crise suicidaire traversée par les adolescents

ü      dépister les adolescents à risque, et leur offrir une aide,

ü      empêcher le passage à l’acte suicidaire,

ü      assurer la prise en charge immédiate et globale de la crise.

 

Ce dernier point ressemble à la prévention tertiaire, définie comme suit :

 

ü      Prévenir et réduire le pourcentage de récidives ;

ü      Fournir aux suicidaires un suivi continu et de qualité ;

ü      Offrir aux proches concernés le soutien dont ils ont besoin.

ü      Favoriser la recherche portant sur les différents aspects de la problématique suicidaire.

 

Les avis divergent quant aux modes de prévention ou d’intervention. Les uns prônant la prévention globale et collective (pour la primaire), d’autres la préconisant individuelle.

Parfois, selon l’âge et le cadre, il est préférable de différencier le groupe fille de celui des garçons, leur problématique étant différente.

 

Citons ici l’exemple de ce qui s’est passé dans un collège de Valence (France) il y a un an :

 

Un jeune s’est donné la mort ; les élèves se sont regroupés, se rejoignant dans un coin de l’établissement pendant l’interclasse de midi pour des temps de « cérémonie » entre eux, rideaux tirés. Ils allumaient alors des bougies... Aucun adulte n’était admis. Ils géraient leur peine, leur deuil, seuls. Les adultes conscients d’être quelque peu dépassés par la situation ont fait appel à des tiers psychologues cliniciennes afin de mettre des mots sur les événements.

 

Elles ont effectué une prévention dite tertiaire puisqu’elles ont permis à la parole de circuler tel un « véhicule royal de la pensée », sans jugement. Leur écoute a sans doute permis à plusieurs d’avancer dans le chemin du deuil, dans l’expression de la souffrance, dans la recherche de sens...

 

Dans son ouvrage « Adolescence et suicide » X. Pommereau nous livre la nécessaire éthique et l’indispensable savoir-faire de l’accueillant qui a mission d’accompagner le suicidant et son entourage, en souffrance.

 

« L’attitude la plus adaptée est celle d’un interlocuteur se montrant empathique et facilitateur de l’échange, ne cédant ni au rejet, ni à la complicité. En n’éludant pas tel ou tel thème, l’intervenant indique implicitement qu’il ne se comporte pas comme les parents.

 

Le jeune en détresse attend surtout la reconnaissance de sa souffrance.

 

Permettre à l’adolescent d’évoquer ses idées de suicide et faciliter leur expression constituent le préambule à toute prise en charge ».

 

 Il s’agit donc toujours de trouver la prévention et l’intervenant (ou les) ad hoc, spécialisé et compétent pour entendre et soigner, qui tient compte des besoins et/ou capacités du milieu familial à réagir. Chaque praticien (infirmière scolaire, médecin généraliste, assistante sociale, etc.) doit aussi déterminer si la gravité de la situation ou les limites de son intervention l’oblige à orienter vers un professionnel plus spécialisé ou un service de soins mieux adapté.

 

(Le centre Abadie de Bordeaux permet une prise en charge globale, diversifiée, à l’issue de l’accueil aux urgences, avec l’accord du jeune et de son représentant légal. Pour les adolescents, être avec d’autres semblables peut être un atout rassurant).

 

« L’axe thérapeutique central consiste à favoriser l’autonomisation (au lieu de la régression) en amenant le sujet à imaginer qu’il lui faudra un jour s’assumer, renoncer à la toute-puissance et tolérer le manque. » dit encore le Docteur Pommereau.

 

Afin de souligner l’intérêt du travail en réseau pluridisciplinaire et complémentaire, Ph. Jeammet formule cette nécessité comme suit :

 

« La pluralité des interlocuteurs peut créer les conditions de restitution d’un espace où le jeune a la possibilité d’occuper progressivement une place qui lui soit propre. L’institution est alors un espace transitionnel(cf. Winicott et l’objet transitionnel).

 

 

CONCLUSION

 

Conclure un tel sujet n’est pas chose facile. Son ampleur et sa diversité sont telles !!

 

L’usage courant a retenu la terminologie « crise d’adolescence » pour désigner les débordements comportementaux et les crispations relationnelles qui caractérisent cet âge de la vie. Bien qu’elle prête parfois à confusion, cette expression concerne le processus adolescent normal, qui, avec ses tensions et ses difficultés représente un passage obligé vers l’individualité, l’altérité, en vue de la maturité physique et psychique.

Ce temps de métamorphose mobilise une énergie considérable. La fatigue, les moments de dépressivité sont donc inévitables.

 

Même si tout se passe bien, cette période n’est facile ni pour le sujet, ni pour son entourage. Il semble ne pas exister d’adolescence tranquille ! Si ces manifestations sont tempérées et contenues, elles ne présentent pas de caractère pathologique.

 

La crise d’adolescence est donc différente de l’adolescence en crise.

 

Cette dernière formule s’applique aux signes d’expression d’une souffrance intérieure dont l’intensité et le cumul menacent l’avenir du sujet et de ses relations aux autres. L’acte suicidaire appartient à cette catégorie. Il n’est donc absolument pas banal et réellement symptomatique d’une souffrance interne (liée au besoin de rupture) intense. Il est le moyen ultime d’en finir avec un certain type de vie, de relations familiales, sociales.

 

La conduite suicidaire toujours critique et désorganisatrice, révèle une telle complexité qu’elle ne peut se satisfaire de réponses simplistes. S’en tenir au facteur déclenchant invoqué, niant l’existence d’une souffrance psychologique « sérieuse » ou au contraire considérer tout adolescent suicidaire comme malade mental, ne débouche que sur des prises en charge réductrices et inadaptées.

 

Il s’agit donc de permettre à l’adolescent et sa famille, de donner du sens à ce comportement afin d’en « guérir », d’éviter la récidive. « On ne peut renoncer qu’à se que l’on a compris ». Savoir de quoi on souffre apaise l’angoisse et permet d’élaborer d’autres alternatives.

 

En traitant ce sujet, nous voulons rester attentifs à ne pas nous polariser sur la souffrance des jeunes afin de ne pas donner envie à ceux qui vont bien d’être candidats au malheur, afin d’être plus intéressants pour les adultes ! !

 

Il est aussi important de se rappeler que de telles souffrances concernent environ 15 % des jeunes ; ce qui signifie qu’environ 85 % d’entre eux vont bien, ont un projet à long terme qui rend la traversée dans le « purgatoire de la jeunesse » supportable...

 

« Si les adolescents étaient encouragés par la société à s’exprimer, cela les soutiendrait dans leur évolution difficile ».(Françoise DOLTO)

 

 

 

 

QUELQUES ADRESSES INDISPENSABLES

 

QUI  APPELER EN FRANCE ?

 

SAMU            15

Pompiers            18

Fil Santé Jeunes        0 800 235 236 (appel anonyme et gratuit)

SOS Suicide            01 49 84 24 78

SOS Suicide Phénix     01 40 44 46 45

Suicide Ecoute          01 45 39 40 00

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

ANATRELLA Tony, Interminables adolescences, Cerf-Cujas,1988

CHABROL Henri, La dépression de l’adolescent, Que sais-je ?, n° 2437

COUDERC Claude, Mourir à dix ans, Pocket, 1993

DOLTO Françoise, La cause des adolescents, Laffont, 1988

FLEURQUIN V., Les vrais dangers qui guettent l’adolescent, Milan, 1999

LADAME-OTTINO-PAWLAK, Adolescence et suicide, Masson, 1996

MARCELLI D. et BRACONNIER A., Psychopathologie de l’adolescent, Masson, 1992

POMMEREAU Xavier, L’adolescent suicidaire, Dunod, 1999

RICHARD François, Les troubles psychiques à l’adolescence, Dunod, 1998

TURSZ A.-SOUTEYRAND Y.-SALMI R. (collectif), Adolescence et risque, INSERM, 1993

 

 

DOCUMENTS :

 

Rapport du Haut Comité de Santé Publique, La souffrance psychique des adolescents et des jeunes adultes, Février 2000

Repères conduites suicidaires, Ministère de l’Education Nationale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Novembre 1996

 

 

ARTICLES :

 

DOSSIER : Parents, bienvenue sur « Planètado », Mutuel Santé 1er Trimestre 2001 n° 16

 

 

VIDEOS :

 

Ce rayon de soleil , de Gabriel GONNET, La Cathode, 1996

Difficile de trouver les mots pour en parler, Centre Abadie

Sortie de secours, de Marie DESMEUZE, Ministère de l’Education Nationale, 1994

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